Résumé : Pour susciter l’intérêt du lecteur, les créateurs littéraires utilisent certaines ressources qu’offrent les figures de styles pour rendre expressif leur message. Par figure de style, on entend un mode d’expression qui s’éloigne des moyens habituels utilisés dans un discours anodin. L’usage récurrent d’une figure de style comme le dysphémisme dans une création littéraire n’est pas le fruit d’un hasard. Si l’usage de l’euphémisme et ses enjeux dans un discours sont assez connus, il n’en est pas le cas en ce qui concerne son opposé, le dysphémisme. Cet article basé sur l’approche discursive montre les particularités du dysphémisme et ses enjeux dans La joie de vivre qui est le désir du peuple bamiléké de combler les lacunes de l’histoire politique d’un groupe social opprimé. L’article conclut que le dysphémisme permet ici de réveiller la conscience collective sur les vérités historiques tels que le génocide bamiléké, devenues polysémiques ou effacées de la mémoire collective.
To arouse readers’ interest, literary authors use certain figures of speech to make their message more expressive. A figure of speech generally refers to a mode of expression, which departs from the usual and above all, neutral means used in social discourse. A recurrent use of a specific figure of speech like dysphemism in a literary work is not meaningless. If the use of euphemism and its takes are well known and understood, it is not always the same with regard to its opposite, dysphemism. This article based on discursive approach shows the particularities of dysphemism and its targets in La joie de vivre which is the desire of Bamileke people to fill the gaps in the political history of this oppressed group. The article concludes that dysphemism in the studied novel awaken collective consciousness on some historical truths such as the bamileke genocide, which have become polysemic or completely erased from collective memory.